Alerte intimidations

Alerte Intimidations

Votre répression renforce notre détermination !

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Quelques intimidations à l'encontre de sympathisants, militants et cadres du MAK

Cette liste est loin d'être exhaustive

Hocine Azem

Alors qu'il venait d'être reconduit Secrétaire National aux Relations Extérieures dans le nouvel exécutif du MAK, Hocine Azem a été convoqué par la police coloniale.

Document original (en arabe) de la convocation de Hocine Azem

convocation hocine azem

Arrêté le 18/03/2016 à Iwadhiyen

Etaient arrêtés aussi les militants Akil Farid et Akil Abdelkrim

Leur crime : avoir organisé un meeting.

Un rassemblement spontané de citoyens a eu lieu devant le commissariat jusqu'à leur libération.

Arrêté le 26/02/2016 alors qu'il tentait avec un groupe de militants de rejoindre At Zellal afin de participer au 3ème congrès du MAK.

Hocine Azem a résumé ce périle en « 4 barrages successifs, une marche spontanée et plusieurs changements de transport pour aller d’Agwni Ggeghran à At Zellal »

Témoignage complet

Nous étions conscients du manège et avions décidé dès le départ de ne pas répondre aux provocations des services de sécurité pour éviter au maximum des interpellations parce que c’est exactement ce qu’ils cherchaient.

Notre but était que nous puissions arriver à At Zellal pour prendre part aux travaux du III Congrès du MAK. Les Policiers en question cette fois-ci nous évoquent une histoire d’autorisation de transport mais nous leur avions répondu que cette autorisation n’existe pas qu’il est question d’entraves à la circulation des personnes sans motif raisonnable.

La police algérienne, prise d’une fièvre répressive sans précédent, nous confisque nos papiers et notre moyen de transport, arbitrairement, illégalement, injustement et brutalement. »

Extrait du témoignage de Hocine Azem, secrétaire national aux relations extérieur du MAK.

Nous étions tous là dès l’aube, aux aurores de cette journée historique qui actât le III Congrès du Mouvement pour l’Autodétermination pour Kabylie. Il était six heures du matin, en ce vendredi du 26 février que l’Histoire du peuple kabyle retiendra certainement dans ses annales, lorsque nous, jeunes militants du MAK, dans la Commune d’Agouni Ggeghrane, drapeaux kabyles en bandoulière, face aux rafales du vent très froid qui arrivèrent des cimes du mont Djurdjura.

Nous étions tous emmitouflés dans nos burnous kabyles pour combattre les aléas du froid sibérien qui sévissait, et surtout brandir l’habit de la résistance, du symbole kabyle contre toutes les invasions coloniales dont nos aïeux ont fait l’objet. Et c’est avec détermination que avons pris la route dans un bus bondé de montagnard vers les At Zellal en fixant avec vaillance notre itinéraire par les At Wassif pour contourner les barrages filtrants de police et gendarmerie qui sévissent dans tous les points tangents de Kabylie en ce jour du III Congrès du MAK.

Nous croyions, en effet, à notre trajectoire rurale pour assurer notre liberté de mouvement en passant par des chemins plus vicinaux afin que la police algérienne et la Gendarmerie ne puissent pas opérer les contrôles pour nous faire perdre de temps pour arriver au III Congrès du MAK. Mais hélas ! nous tombâmes nez à nez avec un premier barrage policier algérien installé à At Wassif sur la route les reliant vers les At Yanni.

Ce sont des policiers arabes qui nous interpellent en nous apostrophant âprement. Ils nous demandent de présenter nos papiers sans aucune forme de politesse d’usage avec de la rudesse dans leurs propos discriminatoires et attentatoires aux libertés de toutes personnes jalouses de sa dignité… Les policiers ne respectent pas les droits humains et nous demandant notre destination finale en s’attardant lourdement sur des questions d’ordre politiques auxquelles nous avons répondu que nous sommes dans notre pays : la Kabylie, le pays des Hommes et des Femmes libres, leur signifiant ainsi, et avec politesse qu’aucune force de répression ne peut avoir raison de notre liberté.

Face aux argumentaires de tous les militants qui ne veulent rien concéder sur la liberté de mouvement garantie par les textes du droit international, les policiers nous rétorquent, en nous rudoyant, par des menaces, notamment de mettre en fourrière le bus qui nous transportait et de tous nous arrêter illico presto pour nous présenter au Procureur … et ce, pour des clopinettes !

Ensuite, ils passent directement au cœur du sujet, à l’objet même de leur présence. Ils nous demandent de leur expliquer pourquoi notre projet d’autodétermination est d’ordre « séparatiste ». Nous les avons assommés avec une réponse à laquelle ils ne s’attendaient pas : « Cela ne vous regarde pas. Vous êtes des policiers censés assurer la sécurité des personnes et des biens. Vous n’êtes pas censés faire de la politique » et mieux encore « vous êtes payés par l’argent du contribuable pour lui assurer la sûreté pas l’entraver dans sa liberté »… Ils ont fini par nous rendre nos papiers en dépit de leur mauvaise volonté !

Nous reprenons notre bonhomme de chemin vers les At Yanni et les At Mengellat lorsque pour la seconde fois nous tombâmes sur un barrage de la Gendarmerie cette fois, qui d’usage ne contrôle nullement les transports de voyageurs, mais notre bus a vite été repéré avec les drapeaux kabyles qui fleurissaient ses flancs et nous savions que notre bus était signalé sur tous les axes menant à At-Zellal. Notre bus a donc été arrêté pour contrôle de papiers, paradoxalement, les gendarmes n’ont pas les attitudes de réaliser la fouille comme les policiers impolis qui les ont précédés, mais ils tentent de justifier leur fouille par des mensonges grotesques en nous informant que celle-ci est due aux opérations de ratissages militaires en cours dans les parages de notre destination, vers les At Mengellat.

Etait-ce un argument de dissuasion, pour nous faire rebrousser chemin ? A leur attitude, nous en avons conclu que les gendarmes étaient plus des forces supplétives et d’appoint par rapport à leurs collègues de la policiers plus fayotés et zélés à tout bout de champ. Il était déjà neuf heures mais en deux heures de temps, nous avons parcouru à peine dix kilomètres en raison des tracasseries causés par les barrages démultipliés en ce jour du III Congrès.

Nous avons quand même réussi à reprendre notre itinéraire. Après nous avoir retardés un bon moment, les gendarmes nous laissent finalement repartir. Malheureusement, voilà que nous sommes de nouveau arrêtés par un troisième barrage de police, juste devant l’Hôpital de Michelet- ce lieu nous rappelle le décès de Si Muh U Mend et l’hospitalisation de Matoub lors de son agression par les gendarmes-

Les Policiers nous intiment l’ordre de leur remettre tous nos papiers. Ils nous demandent de descendre tous du bus afin de fouiller le bus de fond en comble, sous les sièges etc., et ce, sans aucune forme de courtoisie ni encore moins d’explications, comme si nous étions des malfrats !!!

Nous étions conscients du manège et avions décidé dès le départ de ne pas répondre aux provocations des services de sécurité pour éviter au maximum des interpellations parce que c’est exactement ce qu’ils cherchaient. Notre but était que nous puissions arriver à At Zellal pour prendre part aux travaux du III Congrès du MAK.

Les Policiers en question cette fois-ci nous évoquent une histoire d’autorisation de transport mais nous leur avions répondu que cette autorisation n’existe pas qu’il est question d’entraves à la circulation des personnes sans motif raisonnable. La police algérienne, prise d’une fièvre répressive sans précédent, nous confisque nos papiers et notre moyen de transport, arbitrairement, illégalement, injustement et brutalement.

Pis encore, ils nous enjoignent d’observer la loi de l’omerta! Là nous avons notifié aux policiers qu’en Kabylie sommes dans un Pays farouchement attaché à sa liberté et que par conséquent, la loi de l’Omerta n’a pas droit de cité. Aussi, nous nous sommes mis à entonner l’hymne national kabyle à haute voix pour dénoncer cette injustice.

Et comme nous avons été délestés de notre bus, notre détermination n’en a été que plus renforcée. Nous entreprîmes alors de continuer à pied le trajet jusqu’à At Zellal. Des militants de la région de Michelet que nous avions contacté se sont néanmoins mobilisés pour nous trouver un bus qui nous emmènerait vers les At Hichem.

Répartis finalement dans plusieurs bus pour affronter les autres barrages et éviter de bloquer tout le monde en même temps, nous étions environ une cinquantaine lorsque nous avons été arrêtés pour la quatrième fois à un barrage de la police, près du Commissariat de Michelet. Tout le monde subi de nouveau le traditionnel contrôle d’identité et sans doute par provocation, la police décide d’interpeller deux de nos jeunes respectivement âgés de seize et dix et sept ans qui viennent de subir leur baptême des interpellations.

Tout le collectif militant se mis en branle vers le Commissariat de Michelet pour libérer les deux jeunes qui y sont conduit manu militari. La nouvelle se répand comme une trainée de poudre et une marche spontanée s’organise dans la ville. Une foule de citoyens, outrés par la scène de l’interpellation de deux petits jeunes inoffensifs dont le seul tort est de lutter pacifiquement pour leur idéal, converge vers le commissariat.

C’est une véritable marche populaire qui s’est improvisée et avant même d’arriver devant le Commissaire, des policiers viennent vers nous pour nous informer que nos deux jeunes militants ont été relâchés sans leur avoir fait subir d’interrogatoires. Les policiers nous demandent, en nous suppliant, de surseoir à notre marche improvisée. Nous y concédons, pressés que nous étions de rejoindre au plus vite At Zellal.

Nous venions de remporter notre première victoire sur la police injuste par notre détermination inébranlable !notre combat pacifique a eu raison de toutes les ruses et les rudesses de la police algérienne. Nous avons de nouveau loué d’autres bus pour nous emmener vers les At Zellal afin de rejoindre nos frères et sœurs qui nous attendaient pour débuter les travaux du III Congrès du MAK.

Nous demandons à toutes les instances et aux consciences, éprises de libertés et de dignité, d’agir contre cette répression ignoble des services d’insécurité algériens contre les défenseurs de la Nation kabyle. Nous considérons tout silence comme un acte de cautionnement et de consentement aux exactions du Gouvernement algérien par son bras répressif, et non sécuritaire, en Kabylie.

La Kabylie ne demande que l’application, reconnue par les instances internationales, de plus ratifié par l’Etat algérien lui-même, d’un statut politique par la voie d’un référendum d’autodétermination du peuple kabyle, et ce, dans le cadre du droit légitime des peuple à disposer d’eux-mêmes.

Hocine Azem,
Membre de la direction du MAK

Arrêté le 12/01/2016 avec 38 autres militants à Agouni Gueghrane. Ils se dirigeaient vers Tizi Wezzu pour participer à la marche de Yennayer.
Hocine Azem a été isolé et interrogé. Les papiers du chauffeur de bus ont été confisqués.

Arrêté le 16/04/2015 à Iwadhiyen.

Le MAK devait ce jour là inaugurer la place Slimane Azem.

La même place a été envahie par la police plus tard.

On apprend plus tard dans la journée que le président du MAK a été arrêté également.

Arrêté le 27/03/2013 à l'aéroport.

Il se rendait au Forum Socialiste Mondial qui se tenait au Maroc.

Il y allait en tant que secrétaire national du MAK.

Il a été relâché en fin de journée, après lui avoir fait rater son vol.

Bouaziz Ait Chebib

Plusieurs tentatives d'arrestation de Bouaziz Ait Chebib eu ont lieu, lors de meetings et conférences du MAK notamment. A chaque fois la population  l'a protégé et l'a conduit à plusieurs reprises jusqu'à sa demeure.
Le 07/07/2016, le président du MAK a été interpellé à la sortie de Mirabeau alors qu'il se dirigeait à Wagnun pour un meeting.
Il a été conduit au commissariat et a subi un interrogatoire.

Retour sur l'arrestation du président du MAK le 07/07/2016

Un barrage inhabituel a été installé à la sortie de Mirabeau. Arrivant là-bas, le premier responsable du Mouvement souverainiste kabyle voit un des policiers faire un signe en direction de son véhicule. Bouaziz Ait-Chebib appelle alors un responsable du MAK pour l’informer de la situation et une minute après la voiture de police double le véhicule du président du MAK et lui fait signe de serrer à droite. Le véhicule est arrêté. Trois agents de la police judiciaire se sont alors approchés et ont demandé aux occupants d’éteindre les portables. Ensuite ils ont demandé au président du MAK de les suivre à leur voiture, puis l’ont emmené au commissariat central de Tizi-Ouzou pour le questionner. Le président du MAK répond en insistant sur le fait qu’il était en route vers les At-Wagenun pour y animer le meeting prévu à Tiquvɛin.

Le chef de la police judiciaire informe alors le président du MAK qu’il est constamment suivi et surveillé, qu’ils sont informé de ses moindres faits et gestes et qu’il serait interpellé à chaque meeting « non autorisé » et que le MAK n’a pas intérêt à passer à la violence car la réponse sera des plus dures. Ce à quoi Bouaziz Ait-Chebib répond « je sais bien que vous savez mes moindres gestes et faits car je ne suis ni un voleur ni un terroriste. J’agis en militant donc au vu et au su de tout le monde. Notre Mouvement est pacifique et nous ne sommes pas dupes pour sombrer dans la violence qui ne travaille que les intérêts du régime algérien ».

Puis les policiers tentent de convaincre le président du MAK que le meeting de Wagenun est « commandité par les Mahcucat » de la région, sortes de tavernes sauvages vendant illégalement de l’alcool frelaté, et ce pour instrumentaliser le meeting du MAK et régler leurs comptes avec la police qui a fermé leurs tavernes illégales. Le président du MAK, qui n’est pas né de la dernière pluie, répond que les militants du MAK ne sont pas des voyous et que le MAK agit le plus légalement du monde, y compris vis-à-vis des lois ratifiées par l’Etat algérien, telle que la déclaration universelle des droits de l’homme, la charte des droits des peuples autochtones et le droit à l’autodétermination des peuples.

Après ça, les policiers lui demandent de signer le PV qu’ils lui ont dressé, ce que Bouaziz ait-Chebib refuse de faire, suite à quoi il est conduit à la clinique Medduha pour lui établir le désormais classique certificat médical attestant qu’il n’avait été malmené par la police algérienne avant de le relâcher là-bas où il n'y avait ni transport ni passants.

Le président du MAK se déplace un bon moment seul, ce qui n’est pas sans danger, avant d’arriver à la tour (Tiz-Ouzou). Il appelle un militant pour venir le récupérer et le conduire sur les lieux du meeting et où les autres membres de la direction et une dizaine de militants du MAK avaient été arrêtés.

Quant au chauffeur du véhicule transportant le président du MAK, sa voiture a été saisie pour ne la récupérer que le lendemain avec en sus, une convocation à se présenter au commissariat.

Intercepté à la sortie de Tizi-Ouzou alors qu'il était dans un taxi.
Le taxi a été fouillé de fond en comble.

Interpellé à Boukhalfa, la veille du réveillon, sa voiture a été fouillée de fond en comble.

Arrestation justifiée par "vérifier si le président du MAK ne fait pas l’objet d'un avis de recherche"

Arrêté à Iwadhiyen.

Le MAK devait ce jour là inaugurer la place Slimane Azem.

La même place a été envahie par la police plus tard.

Hocine Azem a été également arrêté le même jour.

Arrêté à Tizi Wezzu à 9h30 avec 12 autres militants, 2h avant un rassemblement auquel a appelé le MAK.

A la demande de la police coloniale de sortir leurs papiers, les militants du MAK ont décliné leur cartes d'identité kabyle.

En protestation, un rassemblement a été organisé 3 jours plus tard, le 13/03/2016, devant l'ambassade d'Algérie à Paris par le Gouvernement Provisoire Kabyle.

Cacnaq et les supporters de la JSK
Motif : détention du Drapeau National Kabyle

23/01/2016

Arrêté au stade du 1er Novembre avec son ami Menad pour détention du drapeau kabyle.

Malgré qu'il soit handicapé moteur, il a été emmené au commissariat.

Un rassemblement des militants du MAK a été improvisé devant le commissariat pour exiger leur libération.

23/01/2016

Arrêté au stade de Tizi-Ouzou lors du derby kabyle MOB-JSK.

Motif : Détention du drapeau kabyle.

05/02/2016

Arrêté à la fin du match JSK-CRB après avoir été traqués durant le match.

09/04/2016

Arrêté parce qu'il a brandi le drapeau national kabyle lors d'un match à Tizi Wezzu entre la JSK et NA Hussein Dey.
Il a été embarqué au commissariat central de Tizi Wezzu pour un interrogatoire.

Kamira Nait Sid
Présidente du Congrès Mondial Amazigh

De retour d'un déplacement au Maroc, la présidente du Congrès Mondial Amazigh a été retenue par la police des frontières algériennes pendant 5h et son passeport lui a été retiré.

Kamira Nait Sid subit quasiment la même procédure pour chacun de ses déplacements internationaux : Confiscation du passeport, fouille, signature d'un registre, etc.

Témoignage de Kamira Nait Sid sur BRTV

La Wilaya de Tizi-Ouzou annule l'autorisation d'exploitation du club internet familial.

Motif : "Utilisé à d'autres fins que celles prévues".

Le local est resté scellé depuis cette date.

Communiqué du Congrès Mondial Amazigh retraçant cette intimidation

CONGRES MONDIAL AMAZIGH
AGRAW ADELSAN AMAZIGH

Algérie : Intimidations et harcèlements administratifs et policiers à l’encontre de la Présidente du Congrès Mondial Amazigh

Bien avant d’être élue présidente du Congrès Mondial Amazigh (CMA), Kamira Nait-Sid militante pour les droits des Amazighs, militante des droits humains et des droits des peuples autochtones subissait déjà les tracasseries administratives et policières qui contrarient lourdement sa vie professionnelle et privée (surveillance policière ostensible et permanente devant son lieu de travail, coupures intempestives et répétées de l’alimentation électrique et de la connexion Internet du club Internet familial « Cyber-Kabylie » dans lequel elle travaille à Tizi-Wezzu, fouilles minutieuses de ses affaires et au corps à l’aéroport d’Alger à l’occasion de tous ses voyages à l’étranger, etc).Tout est mis en oeuvre pour faire taire cette militante reconnue et appréciée de tous.

Mais les autorités algériennes ne s’arrêtent pas là. Le deux novembre dernier, la Wilaya de Tizi-Wezzu annule l’autorisation d’exploitation du club Internet familial Cyber-Kabylie, dont la gérante est la sœur de Kamira Nait Sid qui emploie cette dernière ainsi que la plus jeunes des filles de la famille et ordonne à la police de fermer le local et d’apposer des scellés sur sa porte au motif que le club serait « utilisé à d’autres fins que celles prévues », mais sans plus de précision. Kamira Nait Sid se retrouve alors du jour au lendemain sans travail et la gérante du club sans recettes d’exploitation de son établissement. De ce fait, les autorités algériennes sanctionnent non seulement Kamira Naid Sid mais également la gérante du club internet, en tant qu’employeur d’une militante des droits des Amazighs, ainsi que la jeune sœur également employée dans le club Internet familial.

La gérante du club Internet a alors entrepris des démarches auprès de la direction de la réglementation et de l’administration générale (DRAG) de la Wilaya de Tizi-Wezzu afin de savoir à quelles « autres fins » elle aurait utilisé son local et de faire valoir ses droits mais aucune réponse ne lui a été donnée.

A ce jour le local est toujours fermé et Kamira Nait Sid n’a plus aucun revenu depuis trois mois, de même que sa jeune sœur. Trois membres d'une même famille sont ainsi privé de ressources. Manifestement, cet acte arbitraire dont est victime la présidente du CMA, a pour but de la priver de toute ressource financière afin de l’empêcher de poursuivre son action de défense des droits des Amazighs et des droits de l’homme en général et de mener à bien sa mission à la tête du Congrès Mondial Amazigh.

En agissant de manière aussi abusive et brutale contre Kamira Nait Sid et son employeur, les autorités algériennes semblent lancer un message à tous les citoyens pour leur signifier les conséquences qu’ils encourent à être ou à employer un-e défenseur-e des droits humains et des libertés fondamentales.

On observe que cette sanction contre Mme Nait Sid consistant à l’empêcher d’exercer une activité professionnelle et les vexations qu’elle subit, constituent la traduction concrète des menaces de « poursuites judiciaires » proférées en juillet dernier par M. Tayeb Louh, ministre algérien de la justice, contre les membres du CMA mais sans les nommer, suite à la lettre adressée par le Congrès Mondial Amazigh à M. Sellal, premier ministre, dans laquelle il le mettait en garde contre le danger de mort des détenus politiques Mozabites en grève de la faim.

Visiblement, cette lettre a irrité le gouvernement algérien qui ne supporte pas qu’un-e citoyen-ne ou une organisation de la société civile puissent être libres et non soumis à son pouvoir et à ses ordres. Cela est contraire aux prétentions démocratiques du gouvernement algérien à tous ses engagements internationaux. Ce faisant, l’Algérie s’enfonce dans le totalitarisme particulièrement en Kabylie, ce qui peut à tout moment provoquer la colère populaire, comme en 1980, en 1995, en 1998 et en 2001.

En tout état de cause, les membres et les instances du CMA déclarent leur solidarité avec leur présidente et lui expriment leur total soutien en toutes circonstances. Ils dénoncent fermement les graves agissements et les méthodes honteuses du gouvernement algérien et exigent :

- l’abrogation immédiate de la décision d’annulation de l’autorisation d’exercer pour le club Internet Cyber-Kabylie à Tizi-Wezzu,

- l’arrêt des harcèlements administratifs et policiers exercés à l’encontre de Kamira Nait-Sid et de tous les défenseurs des droits des Amazighs et des droits de l’homme en général,

- la réparation de tous les dommages moraux et matériels subis par Kamira Nait Sid.

Paris, le 20 janvier 2016
Le Bureau du CMA.

Copie à :
- ONU : RS Défenseurs des droits de l’homme, RS pour la liberté d’expression et de réunion, RS peuples autochtones, organes des Traités internationaux.
- UE : Commission Européenne, Parlement Européen.

Boussad Becha
Responsable à l'Organique, il a été arrêté 6 fois

Boussad Becha, responsable du Centre d’Alerte et de Prévention au sein du MAK, a été arrêté à At Wagnun alors qu'il prenait part au meeting auquel a appelé le MAK.

Le même jour, 4 cadres du MAK et une dizaine de militants ont été arrêtés.

Témoignage vidéo de mass Boussad Becha

Arrêtés avec plusieurs autres militants alorsd qu'ils essayaient de joindre At Zellal pour prendre part au 3ème congrès du MAK

"Deux policiers arabes me frappent à la tête et au visage et  m’insultent"

Témoignage complet

En arrivant à l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, des militants m’avaient déjà fait signe de la présence des policiers algériens en civil et des patrouilles qui circulaient un peu partout à bord de véhicules banalisés. Le premier bus arrive et on le libère vite pour éviter une arrestation collective. Pour le premier, ça va, tout se passe bien. Une minute plus tard un autre bus arrivant d’At Dwala est arrêté par des motards au carrefour du 20 avril, au niveau de la Tour. Les motards confisquent les papiers du chauffeur et arrêtent deux militants des At-Dwala, Remdan Simoud et Yanis Hadim au motif de non présentation de pièces d’identité algériennes. Ils sont embarqués manu militari…

C’est alors qu’un militant de Boumerdès, voyant de loin le manège, décide d’éviter les fourgons et de partir avec d’autres camarades à At Zellal, un sympathisant les attend un peu plus loin avec son véhicule dans le but d’éviter les arrestations. Ils arrivent à passer, la police ne connait pas le sympathisant.

Juste à côté de nous, des policiers du renseignement général en civil prennent note de toutes nos conversations. Dès qu’on se déplace, ils nous suivent comme nos ombres tandis que les voitures bondées de policiers en civil nous observent de loin.

Voilà qu’un autre groupe de militants d’At-Dwala arrive : Ravah Bouniffa, Noreddine Cheumeur, Fali Smail ainsi qu’un nouveau militant de Tizi-Ouzou, Hamid qui participe pour la première fois à une action du MAK, ils sont arrêtés au carrefour du 20 avril. Ils sont transférés au commissariat devant l’université de Bastos pour les interroger et surtout les empêcher de se rendre au Congres.

Après plusieurs heures d’attente, et sur insistance d’autres militants, ils ne seront relâchés qu’après 15h, comme d’ailleurs la plupart des militants embarqués. Mais les quatre militants refusent de signer les PV et l’un d’eux leur dit clairement qu’il n’a pas confiance en eux. Il leur demande la traduction en kabyle des PV rédigés en arabe. Les policiers enragent mais ils s’exécutent, un policier kabyle leur traduit les PV.

Concernant mon arrestation et celle de mes deux camarades, Juba Medjbour et Kab Mouloud, nous avons été arrêtés à 100 mètre du carrefour du 20 avril, juste devant la pharmacie. Un groupe de policiers arrive à bord de 4x4 flambants neufs et foncent sur nous. Ils nous retirent nos papiers et confisquent nos portables. Ils ont compris que nous donnions l’alerte à chaque arrestation. Après que nous ayons tenté de résister, ils nous embarquent. Ils étaient beaucoup trop nombreux pour leur échapper. Juba leur dit « Nous sommes des militants du MAK !», un des policiers le frappe sur place… Ils nous embarquent manu militari !

En arrivant à la centrale de Tizi-Ouzou, ils nous ont jetés dans une salle d’attente en nous ordonnant de leur donner toutes nos affaires de pôche, ils nous agressent verbalement et nous frappent, en commençant par Juba. Deux policiers arabes me frappent à la tête et au visage et ils m’insultent avec des mots vulgaires (que je ne répèterais pas) et des propos racistes sur "leqbayel", "zwawa", etc…. Ils nous crient dessus en arabe : vous ne savez pas c’est quoi «el wihda al wataniya (l’unité nationale, ndlr), «bilad melyoun wa nesf malyun chahid» (pays d'un million et demi de martyrs, ndlr)… C’est ma sixième arrestation, mais c’est la première fois qu’on m’insulte et qu’on m’agresse physiquement.

Après cela, ils nous séparent et nous répartissent dans trois bureaux, un policier kabyle s’occupe de me faire un examen de situation, mais lui, il ne faisait que son travail. D’autres policiers, encore des kabyles, arrivent et tentent de me faire changer d’avis sur le MAK. Ils me demandent de chercher à faire autre chose que ça et disent qu’ils sont contre l’autonomie ou l’indépendance de la Kabylie… puis voilà que des arabophones arrivent. Ils sont plus agressifs dans leur façon de parler surtout que je refusais de répondre en arabe… « wachnou le mak hadaya ma teqedruc teddiru walu », (c’est quoi ce MAK ?, vous ne pourrez rien faire !) ; et ils poursuivent encore : Vous êtes aveugles ! Votre zaim se moque de vous !... Je réponds qu’on a un président pas un zaim et comme je refuse de parler en arabe, ils s’acharnent de plus en plus contre moi.

Sachant que je suis artisan en ferronnerie, ils essayent de se moquer de moi et de mon métier. Puis, un policier soi-disant chawi, très acharné, arrive et m’observe pendent plus d’un quart d’heure. Ensuite, il commence à me parler en arabe et je réponds encore en kabyle. Il s’acharne encore plus, mais je garde mon calme et observe tous ces policiers qui me parlent, des kabyles, des arabes... Le comble, c’est qu’un kabyle me demande pourquoi je refuse de parler en arabe ? Je lui réponds que je ne reconnais pas cette langue, que pour moi c’est du charabia. Le policier qui se dit soi-disant chawi enrage et me dit qu’il est chawi algérien ! Moi, je lui réponds que je suis kabyle amazighe et que je n’ai rien d’algérien, que je ne reconnais pas l’Algérie parce qu’elle ne me reconnait pas, ni dans ma langue, ni dans mon identité, ni dans mon Histoire… un policier kabyle intervient et me dit que là je suis en train de parler en kabyle comme je veux. Je lui réponds que si le kabyle est reconnu alors pourquoi ce PV est en arabe ?... Chiche faites-le en kabyle ! A ce moment, je prends la carte d’identité coloniale qui était sur le bureau et je leur dis : dites-moi s’il y a quelque chose de kabyle dans ce bout de papier ?…

Après un long et houleux débat, le policier soi-disant chawi me dit « si j’étais un simple civil, pas un policier, je t’aurais mis une balle dans la tête sans aucune hésitation… tu n’es qu’un sale JUIF !!!!». Je réponds que je ne suis pas juif, que je suis kabyle et que je respecte les juifs comme je respecte tous les peuples. Je lui dis ensuite que je ne veux pas être un assimilé arabe. Je ne suis pas arabe et je veux être moi-même chez moi, c’est-à-dire kabyle et amazigh et c’est tout !

Déjà avant ça, ce policier me disait sur un ton méprisant : "toi le soudeur, tu ferais mieux d’aller faire ta vie, tu n’as rien à avoir avec la politique. Si ça ne tenait qu’à moi, je te jetterai à la poubelle !!" Je lui réponds que ça c’est du mépris et de la discrimination raciale. Pour m’embrouiller et me perturber, ils me parlent tous en même temps mais je garde mon sang froid en faisant le vide dans ma tête.

Ensuite, ils font appel à un policier qui serait soi-disant un cousin en raison d’une ressemblance dans les noms de familles, sauf que je n’ai aucun policier dans ma famille. Le soi-disant cousin se présente comme un psychologue et dit qu’il est mon cousin. Je lui réponds qu’il n’a rien à avoir avec moi et qu’il y a juste quelques lettres qui se ressemblent dans nos noms de famille. Il ne cesse de me parler en arabe et je réponds systématiquement en kabyle en lui glissant de temps à autre des phrases en français pour lui dire que je ne suis pas un algérien et que je ne partage rien avec lui. Le soi-disant "cousin" s’énerve et me traite de malade ! Je lui réponds que je vais guérir le jour ou la Kabylie aura sa liberté. Comme j’étais très calme, il s’énerve encore plus et me dit « si je n’étais pas un policier je t’aurais tué d’une balle », ce pseudo-kabyle, exactement comme son collègue pseudo-chawi, passent aux menaces de mort en croyant me faire peur.

Au bout de ce débat absurde, je sentais bien que c’était moi qui avais le dessus. Ils étaient tout au bas de l’échelle et moi au sommet. A bout d’arguments, leur acharnement s’est encore aggravé et c’est là qu’ils ont commencé à me dire que l’arabe est sacré parce que c’est la langue du Coran et du Prophète. Je leur réponds que ce n’est pas mon problème et que ça ne me concerne pas. Ils en déduisent que je ne suis donc pas musulman et me demandent alors qu’elle est ma religion ? Je réponds que ça ne les regardent pas ! ils enragent !

Ensuite, après plusieurs tentatives de me dissuader de militer dans le MAK, ils finissent par abandonner et c’est là qu’un autre policier intervient pour me dire que mon village AGUEMOUN est un village de MARABOUTS et que donc il n’a rien de kabyle ! Je lui dis que nous sommes tous des kabyles dans mon village et nous n’avons pas de problème entre marabouts et non marabouts et que de plus, ils perdent leurs temps parce que le MAK ne fait pas de différence entre KABYLES ET MARABOUTS ! Il me demande si je connais l’histoire des marabouts et comme je lui réponds que ce sont des amazighes avant tout, il me dit alors que c’est FAUX et que ce sont des arabes venus du CHAM !!! Tranquillement, je lui réponds d’aller revoir son histoire par ce qu’il ne connait vraiment rien de l’histoire…

Ensuite le policier kabyle qui m’a questionné et constitué le PV me demande de le signer. Comme d’habitude, je refuse de signer tout document écrit en arabe et refuse même de le lire. Alors, c'est lui-même tout seul qui décide de me le traduire phrase par phrase de l’arabe au kabyle.

A la fin, un peu avant 15h, ils nous emmènent tous à la clinique NABILA DJAHNIN de Medouha, au centre-ville de Tizi-Ouzou et c’est là que j’ai vu deux autres militants, Smail et Hamid, et que j’ai su qu’ils avaient été arrêtés eux aussi. Après avoir établi les certificats médicaux, on est tous retournés au commissariat central pour récupérer nos affaires, nos portables etc., puis on s’est dispersés en se donnant rendez-vous dans un autre endroit pour prendre des taxis et rejoindre le Congrès à At-Zellal.

Propos recueillis par Siwel,

Arrêté à Tizi-Ouzou avec d'autres jeunes militants, ils ont été conduit au commissariat pour un interrogatoire qualifié de "procédure MAK" par Boussad, dans son témoignage.

Témoignage complet

Ils étaient 4 à bord d'un véhicule immatriculé à Tizi-Ouzou, donc de la région. Arrivés au quartier dit l'habitat, un policier du barrage fixe installé à cet endroit demande en arabe les papiers de tous les passagers. Les papiers des 3 jeunes qui étaient avec le responsable à l'organique du MAK sont tous vérifiés quant à leur "régularité" vis à vis du service militaire... Rien à signaler de ce côté. Le policier qui parlait arabe revient alors vers Boussad Becha et lui demande la confirmation du nom de sa mère et de son père. Celui-ci se fait un plaisir de répondre en kabyle à la question posée en arabe...

15 minutes passent à attendre, puis une Peugeot 206 blanche arrive avec trois policiers qui descendent de la voiture, serrent la main aux 3 jeunes qui accompagnaient le responsable à l'organique du mouvement kabyliste, puis lui en dernier. Ensuite, ils lui demandent de descendre et de les accompagner à leur voiture. Boussad Becha refuse de les suivre et exige d'abord de pouvoir téléphoner mais les 3 policiers refusent et lui signifient qu'il appellera une fois arrivé au commissariat central de Tizi-Ouzou. Boussad appelle quand même Bouaziz Ait-Chebib, le président du MAK, puis il rédige rapidement un sms qu'il envoie à un autre responsable du MAK, Hocine Azem ainsi qu'à un autre militant.

En arrivant au commissariat central, le président du MAK rappelle pour savoir si c'est vraiment au commissariat que le responsable à l'organique du MAK a été emmené. Là les policiers lui demandent d'éteindre son portable. Il le met sur silencieux.

Ensuite, des policiers lui demandent d'aller a la salle d'attente où se trouvent un officier kabyle et l'agent de police arabe qui sont toujours ensembles. Ils lui demandent de poser toutes ses affaires personnelles sur la table : papiers, argent, documents etc, ensuite on le fouille et on lui demande son numéro de téléphone, le nom du parti auquel il appartient... puis, on lui demande à nouveau d'éteindre son téléphone portable qui lui est finalement retiré. l'officier kabyle part avec le portable pendant que le policier arabe reste avec Boussad pour le surveiller...

De loin, Boussad entend une conversation radio. L'officier parle à son supérieur et lui dit : "Hadarat ! il est du MAK, de Beni Douala et en plus il était accompagné avec un groupe de jeunes... on sait jamais s'ils vont faire quelque chose ce soir".

L'officier revient ensuite vers Boussad Becha et lui demande à nouveau de les accompagner vers un autre lieu... à la brigade "spéciale" de l'Habitat ... "pour une demi heure, le temps de faire un PV".

Entre-temps, les militants du MAK, mobilisés par le conseil universitaire de Tizi Ouzou et d'autres descendus d'At Dwala et d'autres villages voisins étaient déjà sur place, exigeant la libération immédiate de Boussad Becha. L'officier tente de les rassurer et leur donne rendez vous a l'Habitat pour récupérer leur camarade à la fin du PV.

Enfin, il est emmené à la brigade "spéciale" de l'Habitat où il est monté au premier étage. Pendant que le PV était dressé dans un bureau, dans les bureaux à côté, des "recherches" sont effectuées pour savoir si le responsable du MAK ne serait pas, par le plus pur des hasard, "recherché" par la police...

Ensuite, c'est le plus haut gradé des chefs qui se présente à Boussad Becha. C'est un kabyle d'une cinquantaine d'années, parlant parfaitement le kabyle, qui essaye d'expliquer que c'est une "simple procédure". Il ajoute que cette procédure peut se renouveler même en arrivant au commissariat n'At Dwala"; le responsable à l'organique du MAK répond en une phrase lourde de sens : "ça peut se faire même a Tala Bounane (ndlr: lieu où a été assassiné Matoub Lounès) vu qu'il y a un barrage là-bas et qu'ils peuvent faire tranquillement leur travail comme ils veulent..."

Perplexe face à une réponse aussi suggestive, l'officier supérieur revient à la charge pour lui demander cette fois, si " c'était possible de se voir en dehors du service, ailleurs, pour bien discuter...". "NON, HORS DE QUESTION.", répond immédiatement Boussad sur un ton ferme et définitif... Alors, s'adressant aux autres policiers, l'officier supérieur dit : " Llah ibarek chakhsiya kbira (ndlr: il a de la personnalité), il refuse carrément de me voir".

Puis ils essayent tous d'expliquer que "la police est au service du citoyen"... "et la gendarmerie aussi"... Et là encore Boussad répond par un bilan historique du "service au citoyen" dont il a bénéficié de la part de la police et de la gendarmerie algérienne à travers les agressions qu'il a subies, notamment le 23 mai 2001, le 05 octobre 2002 et le 20 avril 2014... Mais l'officier kabyle revient encore avec ses propositions et demande à Boussad "si vraiment ils ne peuvent pas se voir en dehors" et que "s'il avait besoin de lui un jour, il serait à son service". NON MERCI, répond encore le responsable à l'organique.

Au cours de la rédaction du PV, ce sont les questions traditionnelles qui reviennent sans cesse : le nom de sa mère, de son père, de ses frères, de ses sœurs, le lieu où il travaille, qui sont ses collègues de travail, le nom du lycée, du collège et de l'école primaire qu'il a fréquentés...

Ensuite on lui demande s'il est musulman ?! Boussad qui, comme la plupart des militants du MAK, avait l'intention de donner la réponse habituelle, à savoir que cette question relève de la liberté individuelle et que cela ne les regarde pas, mais comme les policiers insistaient sur cette question Boussad change d'avis et répond textuellement : " non je ne suis pas musulman voilà ! et vous n'avez pas à poser la question"...

Ensuite, on lui demande son niveau culturel (sic!), comme si des policiers en charge d'imposer l'acculturation du peuple kabyle étaient en mesure de juger du niveau culturel d'un militant kabyle engagé dans la défense de sa culture et de son identité...

Puis, un autre agent vient et dit que le prévenu a un problème de passeport. Boussad répond que "c'est faux et que son passeport est chez lui mais qu'il est périmé depuis le 23 juin 2014 et qu'il ne l'a pas renouvelé... voilà tout ! ".

Tout de suite après, un jeune policer kabyle vient lui demander si son mouvement "est agrée" et "pourquoi le MAK ne travaille pas légalement", " pourquoi le MAK ne reconnait pas l'Etat algérien ? " et là, la réponse du responsable à l'organique du MAK fuse comme l'éclair " Nous sommes ici trois kabyles et on fait un PV en arabe et tu me parles de reconnaissance ?"...

Une fois le PV terminé, en sortant dans la cours de la brigade, l'officier de police lui dit " Nchallah on va se rencontrer" et Boussad qui répond "ih, an-mlil di tlelli n tmurt leqvayel (ndlr : oui on va se rencontrer le jour de la liberté de la Kabylie).

Boussad Becha monte dans la voiture de police pour aller à la clinique de Meddouha pour établir un certificat médical, et là, le supérieur kabyle revient à nouveau à la charge pour lui dire "Boussad tu sais ou tu vas ? ce à quoi il répond par la négative ! "là tu vas en prison..." et Boussad de répondre promptement "je suis déjà en prison" et l'officier qui demande à nouveau de le voir ailleurs... Devant les autres agents de police, Boussad décline encore une fois "l'invitation".

L'officier kabyle demande encore s'ils ne peuvent pas se voir "même par hasard ?"... Boussad répond en lui disant "faites votre travail professionnel mais autre chose, non, ce n'est pas la peine, vous perdez votre temps" et c'est là que l'officier lui dit en kabyle "d ayen a Vussad fehmegh-k" ( ndlr : c'est bon, Boussad, je vous ai compris)

Les voilà enfin arrivés à la clinique pour établir le certificat médical et on libère enfin le responsable à l'organique du MAK qui rejoint les étudiants et les militants du MAK pour les rassurer. Ces derniers avaient en effet organisé un rassemblement devant le commissariat central dans la demi heure qui avait suivi l’arrestation du responsable à l'organique du MAK, contrairement à ce qu'avait affirmé un journal du nom deElmihwar qui affirmait toute honte bue que le MAK n'avait pas réagi à l'arrestation de l'un de ses militants.

Ahcène Chérifi
ancien compagnon de Mohand Ouharoun et militant du MAK

Convocation par la police coloniale.
Face à un mouvement citoyen qui s'est rassemblé devant le tribunal le jour même, la convocation d'Ahcène Chérifi chez le procureur a été reportée.

Refus du passeport pour la deuxième fois.

Demande faite le 03 novembre 2015.

Raison du refus : il a été condamné dans une affaire politique remontant à 1976 (il y a 40 ans).

Sauf que, depuis, il réussi à avoir son passeport, en 1988 notamment.

La seule raison valable de ce refus est que Dda Hsen est au sein du MAK.

Arrêté le 26/02/2016 avec 3 autres militants alors qu'ils essayaient de rejoindre At Zellal pour participer au 3ème congrès du MAK.

9h de détention illégale et plusieurs interrogatoires tout aussi illégaux pour les 4 militants.

Refus du passeport notifiée le 03/01/2015.

Raison du refus : il a été condamné dans une affaire politique remontant à 1976 (il y a 40 ans).

Sauf que, depuis, il réussi à avoir son passeport, en 1988 notamment.

La seule raison valable de ce refus est que Dda Hsen est au sein du MAK.

Arrêté, avec un autre militant, à Tizi Wezzu le 10/03/2013.

Il a été évacué d'urgence à l’hôpital car il "devait prendre ses médicaments mais les policiers ont refusé de le libérer ou de lui permettre de les avoir via sa famille"

L'Anavad et le MAK réagissent

« L’Anavad rassure les militants et les citoyens qu’il n’abandonnera personne en cas de coup de dur »

Mise au point de l'Anavad sur les diffamations et les intimidations que subissent les militants du MAK

ANAVAD AQVAYLI UΣḌIL
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE
PROVISIONAL GOVERNMENT OF KABYLIA

MISE AU POINT DE L’ANAVAD

L’Anavad et le MAK sont violemment pris à partie de manière quotidienne par les représentants de la colonisation algérienne et ses médias. A l’approche de la commémoration du double printemps kabyle à travers laquelle la Kabylie exprime ses revendications, notamment celle de son autodétermination, tous les coups sont permis. La désinformation et les intimidations battent leur plein.

Contre l’Anavad, le pouvoir algérien use de toutes les ficelles pour le discréditer. Ainsi, un blog a été créé par les services algériens pour semer le trouble et distiller des informations mensongères et pour le moins saugrenues. La tactique est connue : Plus un mensonge est gros mieux il passe. C’est ainsi que ce blog d’intoxication a annoncé que, « selon un proche de Ferhat Mehenni « selon un proche de Ferhat Mehenni (allez savoir quel est ce proche !), la Kabylie indépendante va légaliser le mariage homosexuel ». La question qui n’a jamais été et n’a pas vocation à être à l’ordre du jour de l’Anavad est destinée à intoxiquer l’opinion et la détourner des véritables enjeux du moment, notamment la grandiose marche du 20 avril et le mémorandum d’autodétermination du peuple kabyle qui sera déposé à l’ONU.

Il y a lieu de rappeler à la presse aux ordres et à tous ceux qui la lisent que le seul organe d’information fiable pour toute déclaration de l’ANAVD reste l’Agence Kabyle d’Information www.siwel.info. Toute information ou allégation prêtées à l’Anavad non confirmées par Siwel sont fausses.

En ce qui concerne le MAK, les intimidations et arrestations de ses militants étaient jusqu’ici quasi quotidiennes. Après avoir réprimé de manière sauvage et honteuse la marche du 20 avril 2014, voici que le pouvoir colonial s’apprêterait à confisquer à la Kabylie sa mémoire et ses symboles, y compris la date du 20 avril. En effet, il vient d’appeler, par le biais de son représentant attitré, le Wali de Tizi-ouzou, à une contremarche pour affronter le MAK. Il pourra toujours obliger ses fonctionnaires à marcher contre leur propre gré, ramener des policiers et des militaires en civil, ramasser des délinquants et les payer pour la sale besogne, compter sur les vendus, traitres à la cause kabyle, pour faire foule, la Kabylie ne se laissera pas déposséder de sa bravoure, de son courage et de sa kabylité. Ce n’est pas un Wali, étranger à la Kabylie missionné pour humilier et casser du kabyle, qui nous apprendra ce qu’est être kabyle. La Kabylie n’est pas à vendre. La Kabylie. Elle n’est ni française, ni arabe, ni algérienne. La Kabylie est kabyle.

L’Anavad rassure les militants et les citoyens qu’il n’abandonnera personne en cas de coup de dur. Il appelle la Kabylie à rester soudée et marcher comme un seul homme dans les rangs du MAK le 20 avril 2016. Nous écrirons ce jour-là, tous ensemble l’une de nos plus glorieuses pages de notre histoire.

La Kabylie va vers sa liberté qu’elle arrachera par voie d’un référendum d’autodétermination.

Exil : le 02/04/2016
Pour l’ANAVAD
Makhlouf IDRI, Porte-parole

Assassinat, dans des circonstances suspectes, d'un président d'une association et d'un grand sympathisant du MAK

Le seul responsable est le régime colonial d’Alger qui multiplie les déclarations d’hostilité envers les militants kabyles

ANAVAD AQVAYLI UΣḌIL
GOUVERNEMENT PROVISOIRE KABYLE

AFRANIMAN I TMURT N IQVAYLIYEN
MOUVEMENT POUR AUTODÉTERMINATION DE LA KABYLIE

La Kabylie en deuil

Hamiche et Bihi

La Kabylie vit actuellement des moments graves avec le retour en force des méthodes mafieuses qui caractérisent l’Etat colonial algérien. Deux militants kabyles viennent d’être ravis à leurs familles, leurs proches, leurs amis et à la Kabylie pour laquelle ils luttaient chacun à sa façon.

Le président de l’Association culturelle AZAL, Benchelli Abdelhak, s’activait depuis 2005 dans son association pour sauvegarder le patrimoine kabyle et avait entrepris ces derniers temps de réhabiliter dans les espaces publics, les Tifinagh, l’écriture millénaire des peuples Amazighs. Il a été « égorgé » dans le local de son association à Bordj Bou Arreridj.

Le jeune militant kabyliste, Mokrane Khelfane, dit Hamiche, bien que n’étant pas organiquement structuré dans le MAK était un grand sympathisant du Mouvement et participait très activement à toutes ses activités publiques qu’il en était perçu, et par tous, comme un militant du MAK. Il a été «sauvagement tabassé » dans le parking de sa cité à Tizi-Ouzou avant de décéder des suites de cette agression. La direction du MAK, à sa tête son président, le conseil régional de Tizi Ouzou- Boumerdès, ainsi que des dizaines de militants venus de plusieurs localités, ont assisté à ses funérailles pour assurer sa famille du soutien indéfectible du Mouvement.

Les circonstances ​suspectes de leurs assassinats doivent impérativement être élucidés tant ces circonstances, pour le moins troubles, correspondent en tous points aux méthodes mafieuses du pouvoir colonial algérien qui ne connait pas d’autre langage que celui de la violence, du crime et de la terreur. C’est d’ailleurs le seul langage dont use, et depuis toujours, l’Etat algérien face aux revendications démocratiques et pacifiques du militantisme kabyle.

Le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et le Gouvernement provisoire kabyle en Exil (Anavad) dénoncent avec une extrême vigueur ces crimes odieux et précisent qu’ils tiennent pour seul et unique responsables le régime colonial d’Alger qui multiplie à travers ses wali et ses bachaghas les déclarations d’hostilité envers les militants kabyles, appelant ouvertement à « combattre » le MAK.

Les menaces proférées par les officiels algériens à l’encontre du MAK, visant à travers lui toute la jeunesse militante kabyle rejetant le dictât mortifère de l’arabo-islamisme, essayent encore de recourir à ses vieilles méthodes pour terroriser le peuple kabyle et le détourner de sa vocation naturelle au recouvrement de sa liberté, de son authenticité et de sa dignité.

A quelques jours des marches traditionnelles du 20 avril, le régime colonial algérien s’affole, il mobilise ses ​b​achaghas, il convoque ses commissaires de police et les élus de Kabylie pour les exhorter à « combattre le MAK », il instrumentalise de jeunes désœuvrés abandonnés à eux-mêmes, sans débouchés et sans avenir, pour les utiliser contre d’autres jeunes kabyles.

Le MAK et l’Anavad appellent la jeunesse kabyle, toute la jeunesse kabyle, ses étudiants, ses chômeurs et même ceux que l’Etat algérien considère comme « ses » voyous à la plus grande vigilance. Qu’aucun kabyle, quelle que soit ses difficultés ou la précarité de sa situation, ne soit jamais la main qui aura contribué à faire tomber un autre kabyle.

Le régime colonial d’Alger veut s’approprier les symboles kabyles du 20 avril et c’est toute honte bue, oubliant qu’il est la cause des larmes et du sang versé des kabyles, qu’il appelle lui-même à célébrer le printemps de 1980 et le printemps noir… Il n'y aura ni oubli ni pardon.

Le MAK et ​l'Anavad rappellent que le 20 avril est une journée d'action qui vise à commémorer le double anniversaire du printemps de 1980 et du printemps noir de 2001. Ils appellent les associations culturelles à ne pas organiser d'activités en ce jour symbolique afin de ne pas entraver la mobilisation populaire et à ne pas tomber dans les manipulations du pouvoir colonial algérien qui cherche par tous les moyens à démobiliser le peuple kabyle et à le folkloriser.

Bouaziz Ait Chebib,
Président du MAK

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3ème Congrès du MAK : Arrestations en masse

Environs 250 militants ont été interpellés par la police et la gendarmerie coloniales

Le long périple de Farid Djennadi, le président du Congrès du MAK, qu’on voulait empêcher d’arriver à At-Zellal

Un long périple, semé d’embûches, l’a mené de son domicile au lieu de la rencontre organique et, contre vents et marées, ce militant de la première heure réussira à déjouer les manœuvres des services de sécurité pour parvenir au lieu dit, certes avec une demi-heure de retard, mais sain et sauf et fier d’avoir rempli sa mission du jour.

Alors qu’aucun barrage de police ni de gendarmerie n’a été dressé à la sortie de la commune de Smaoun depuis les émeutes de 2001, voilà qu’en ce matin de la tenue du congrès, Farid Djennadi se retrouve, de bon matin, à quelques encablures de son domicile, face à un barrage dressé par les gendarmes et les militaires. Rusé et sachant que celui-ci a été fait pour l’appréhender, il l’évitera en passant par Amizour. Il évitera, par la même occasion, le barrage du carrefour du village agricole, en bifurquant par Ifenayen.

Jusque là, tout se passe bien, mais à son arrivée à Sidi Aïch, il remarque que les policiers lui avaient tendu un guet-apens en se positionnant dans une voiture banalisée de marque Dacia Logan de couleur bleue. La présence d’une population importante dans cette agglomération a forcé les policiers à ne pas intervenir, mais ne les a pas empêchés de les suivre, lui et ses amis, jusqu’à Ighzer Amokrane où la police locale a dressé un barrage pour les arrêter et les emmener au commissariat.

Dans les locaux de la police, il a été dressé un procès-verbal que Farid refusera de signer. Il apprendra que les éléments de ce commissariat avaient appelé la direction générale de la police à Alger pour les informer de son arrestation. De ce commissariat, il réussira tout de même à s’échapper après avoir récupéré ses papiers. Il continuera son chemin à pied jusqu’à l’entrée d’Ifri avant d’être rejoint par ses camarades qui avaient loué, à leur sortie du commissariat, un taxi clandestin.

Arrivés à Bouzeguène, ils sont à nouveau interpellés et arrêtés au niveau du barrage. Emmenés au commissariat, ils seront interrogés comme s’ils étaient des terroristes. Énervé par le comportement du chef de sûreté, Farid Djennadi s’emportera et arrivera aux poings avec ce commissaire. De là, ils seront escortés par la police jusqu’à Ighzer Amokrane pour les laisser sur le chemin.

C’était sans compter sur la détermination des militants du MAK qui voulaient à tout prix rejoindre le lieu de tenue du congrès. Ils rebroussent donc chemin et prennent le bus jusqu’a l’embranchement qui mène vers At Zikki d’où ils seront pris en stop par un automobiliste, qui se trouvait être militant du MAK, qui les mènera jusqu’à Illoula. De cette commune jusqu’à At Zellal, Farid Djennadi et ses compagnons loueront un petit fourgon et passeront deux barrages sans qu’ils ne soient remarqués, car ayant pris le soin de se placer entre les sièges arrières.

Ayant pris beaucoup d’avance, ils arriveront, certes avec une demi-heure de retard au congrès, mais ils y participeront comme le millier de congressistes présents, lequel s’est déroulé dans de très bonnes conditions, comme le soulignera notre interlocuteur, Farid en l’occurrence.
Lors de notre rencontre avec lui, il y avait Hocine et Samir, membres de la confédération de l’Est laquelle regroupe toutes les communes de l’Est de Vgayet. Eux aussi ont été arrêtés au niveau de l’intersection menant à Michelet, At Zellal et Azzazga. Ils ont été interrogés pendant près de deux heures avant qu’ils ne soient libérés.

 

Communiqué de la Coordination MAK d'AQVU: témoignage de nos mésaventures pour arriver au Congrès à At-Zellal

Communiqué

La coordination MAK Aqvu tient à remercier les militants et la population d’At Zellal pour leur chaleureux accueil et leur courtoisie, en accueillant le 3e congrès de notre mouvement.

La coordination tient également à féliciter toute la famille militante du MAK pour la réussite du congrès et les bonnes conditions de son déroulement, malgré les vaines tentatives d’intimidations qu’a imposé le gouvernement mafieux d’Alger, de par son très important dispositif d’(in)sécurité et ses innombrables barrages routiers qui ont bloqué l’accès aux congressistes.

En effet, depuis tôt le matin, nous avons constaté une présence en force et inhabituelle de la police et la gendarmerie, qui se sont retrouvées sur les routes dès les premières lueurs du jour et bien avant dans certaines régions, nous a-t-on appris. Un barrage de police a été établi à la sortie ouest de la ville d’Akbou très tôt le matin, faisant semblant de régulariser une circulation fantôme, dès l’aube d’un vendredi. Mais le barrage a été démantelé et les agents se sont volatilisés dès que les militants de la coordination se sont mis à affluer sur leur place de prédilection, la fameuse place des martyrs du printemps noir. C’est à croire qu’ils se sont suffis d’un travail de repérage et de collecte d’informations, que nous les soupçonnons d’avoir transmis à leurs compères.

A l’heure prévue, le cortège entreprit la route dans la bonne humeur comme à l’accoutumée, en espérant un trajet tranquille et sans incidents, mais tout de même avec l’infime conviction de rencontrer quelques soucis avec les forces coloniales qui attendaient cet événement décisif tout autant que nous.

 

Au second barrage de Vuvrih avec les tartes préparées par les militants d'Aqvu pour le Congrès

Au second barrage de Vuvrih avec les tartes préparées par les militants d'Aqvu pour le Congrès

C’est à peine après quelques kilomètres de route, plus précisément à Icelladen (Chellata), qu’un barrage de gendarmerie nous demanda de nous arrêter pour nous poser tout un tas de questions, principalement, notre destination. Un agent vint faire son contrôle et fouiller la voiture à la tête du cortège, avant de nous demander de lui ouvrir le coffre pour vérifier son contenu, ce que nous avons fait. A sa surprise, il trouva deux grosses tartes avec comme décor sur chacune d’elle, le drapeau national Kabyle, avec des inscriptions dont la principale était : 3e congrès du MAK. Nous étions surpris qu’il nous ait laissé nous en aller sans chercher à nous provoquer de quelque manière que ce soit. Nous ne savions pas s’il l’avait fait délibérément ou s’il était illettré comme la plus part de ses collègues.

Quelques minutes plus tard, c’est au tour du bus qui transportait le reste des militants d’être arrêté et questionné sur sa destination. Le conducteur a donc répondu que ces jeunes gens se rendaient au mausolée de Wedris, une réponse maligne et mensongère, dont le but était de gagner du temps pour éviter toute tentative de retardement. Ce qui n’a pas manqué de réussir.

 

Et finalement les deux gâteaux préparés par les militants e la Coordination d''Aqvu sont bel et bien arrivés pour régaler les congresistes

Et finalement les deux gâteaux préparés par les militants e la Coordination d''Aqvu sont bel et bien arrivés pour régaler les congresistes

Le trajet se poursuivait sans encombre, jusqu’à ce que nous ayons atteint le barrage militaire de Vuvhir (Boubhir), là, c’était l’étranglement total. Nous étions impressionnés de voir un tel attroupement d'hommes en armes et aux visages fermés, arrêtant tout véhicule suspect ou principalement des véhicules immatriculés autrement qu’en 15. C’est à peine que nos tête ont apparu qu’un gendarme en tenue se précipita au centre de la chaussée pour nous demander avec affolement et insistance de serrer à droite. Ce dernier paraissait sûr de lui et nous demanda immédiatement les papiers du véhicule ainsi que nos pièces d’identité, avant de nous faire poireauter sur place un long moment.

Un autre agent en civile se précipita vers nous et nous demanda d’ouvrir le coffre pour y découvrir les tartes dont nous étions si fiers. On peut dire que la réjouissance sur son visage se laissait lire sans trop de peine, trop heureux qu’il fût d’avoir fait, selon lui, une découverte révolutionnaire. Nous étions priés aussitôt d’aller rejoindre un agent, attablé sur le bord de la route, qui détenait nos pièces d’identité en inscrivant nos noms et en tentant de nous horrifier, promettant que nous étions foutus et passibles de prison. Notre réaction naturelle était de rire, laissant paraître notre indifférence à ses propos dépourvus de sens.

L’agent pas du tout surpris par notre insolence se permit de sourire à son tour, lâchant des mots qui traduisent : Ça ne doit pas être la première fois pour vous, cela se voit ! Il nous remit nos papiers et nous autorisa à rejoindre la voiture mais tout en nous interdisant de démarrer. Quand nous nous sommes rendu compte que l’agent en civile, photographiait la preuve matérielle de ce qu’ils considéraient comme notre délit, en l’occurrence, nos deux tartes très appétissantes.

La voiture a fait l’objet d’une fouille minutieuse et l’un des agents, s’est précipité sur le PC portable de Rahim Arezoug , espérant mettre la main sur des informations sensibles. Mais Rahim qui n’était pas dupe, a allumé le PC en accédant au second système d’exploitation vierge, qui ne comportait que des photos de nos deux présidents et aussi des photos de nous entre amis.

Nous avons fait l'objet d’interrogatoires insensés et inutiles qui avaient pour seul objectif de nous retarder et nous interdire de poursuivre la route. La seule chose qui vous est permise, est de faire demi-tour sans vous retourner, nous a-t-on répété maintes fois pour nous intimider, ce que nous avions refusé farouchement en leur expliquant que nous étions chez nous et que nous avions la liberté d’aller où ça nous chantait.

La tension montait dangereusement, quand le bus qui transportait nos militants a été arrêté à son tour, pour exiger d’eux d’aller inscrire leurs noms. Un instant après, le bus transportant nos frères militants de Chemini a également été arrêté avec le même scénario, suivi du bus d’un confrère de Melbou. Il s’en était fallu de vraiment peu pour que ça tourne au drame, voyant la foule nombreuse et coléreuse qui s’opposait à l’idée de faire demi-tour.

Il a fallu nous calmer les uns les autres, nous disant que justement, ces hordes sauvages ne demandaient qu’une minuscule occasion pour nous embarquer ou nous passer à tabac, c’était un luxe que nous n’avions pas le droit de leur accorder. Nous avions répondu en scandant nos slogans habituels et principalement : (Mon pays la Kabylie) et (Kabylie indépendante).

Les militants de Chemini ayant renvoyé leur bus, ont choisi de passer le barrage et poursuivre leur route à pieds sur une certaine distance, où ils étaient attendus par un bus d’un militant de Michelet. Tels des renards, nous eûmes la brillante idée de leur confier nos tartes, alors que d’autres militants retenaient l’attention des gendarmes. Nous en avions ri à en avoir mal au ventre à l’idée de les avoir privés du bonheur de nous les arracher et de les déguster.

Une fois la tension baissée, notre bus quitta les lieux en faisant le détour par At Hicem (Ait Hichem) et Taqa. Nous avions été les derniers à être autorisés à partir, après avoir joué sur leurs nerfs à tous, usant de ruses et moqueries à leur encontre, leur disant que de toute façon, nous avions prévenu tout le monde pour faire le détour et que le congrès allait se tenir avec ou sans nous quatre. L’un des deux agents en civile nous a demandé de quitter les lieux avec un air lassé et dégoûté de voir nos "sales gueules" souriantes sur place.

Nous nous apprêtions à démarrer quand un gendarme nous a salué bien bas en nous lançant : S tawil kan ay atmaten (allez-y doucement mes frères), c’était certainement pour nous narguer, lui à qui ça plaisait tant de n’avoir révélé sa Kabylité qu’à la fin.

Nous avions fini par faire le même trajet que nos amis en faisant le détour pour enfin atteindre notre destination. Nous n’étions que soulagés de pouvoir finalement assister à cet événement historique et déterminant pour tout le peuple Kabyle.

Ce récit n’est qu’un exemple de ce qui s’est produit dans tout le pays Kabyle durant a journée du 26 février. Chacun a eu droit à un traitement de ce genre, mais nous espérons que personne n’a vécu pire et que chaque militant est parvenu à rejoindre son foyer en bonne santé et en toute insouciance.

La Kabylie est certainement fière de la détermination et du courage de ses femmes et hommes, qui pour le bien-être de leur pays, ont fait preuve de sagesse, en tenant tête intelligemment à des hommes en armes, réputés pour leur férocité. Je suis personnellement très fier de faire partie de cette solidaire famille du MAK, grâce à laquelle je me lève chaque matin sans ressentir de honte mais au contraire, avec la conviction que je contribue à la libération d’un pays, qui n’a jamais été destiné à l’esclavage.

Coordination MAK AQVU.
Le responsable à la communication,
Nordine MEZI