• Réaction du président de l’Anavad aux déclarations de l’ambassadeur d’Algérie à l’ONU, sur la question kabyle

     

    A g. Sabri Boukadoum, l'ambassadeur algérien à l'ONU. A d. Ferhat Mehenni, le président kabyle (PH/DR)

    A g. Sabri Boukadoum, l’ambassadeur algérien à l’ONU. A d. Ferhat Mehenni, le président kabyle (PH/DR)

    L’ambassadeur d’Algérie à l’ONU, très gêné par la question d’une journaliste sur l’autodétermination de la Kabylie a bafouillé deux mensonges par insinuation.

    Le premier mensonge : En disant que la question sahraouie (Polisario) est une affaire de décolonisation, il insinuait que celle de la Kabylie ne l’est pas. Or, la Kabylie est aujourd’hui colonisée et il n’y a qu’à s’y promener en voiture pour se rendre compte que tous les 5 km il y a un barrage militaire. La Kabylie est privée de sa souveraineté. Elle est privée de son Etat, de ses institutions, son école, sa sécurité, sa laïcité, sa langue…

    La Kabylie était indépendante avant son rattachement par la force des armes à l’Algérie française dont elle était distincte jusqu’en 1857. Elle s’était rebellée en 1871 puis avait organisé le Mouvement de décolonisation. Il se trouve que l’indépendance de l’Algérie s’est avérée n’être qu’un transfert de colonisation française vers une colonisation algérienne. Et c’est pour cette raison fondamentale que la Kabylie avait pris les armes contre l’Algérie de 1963 à 1965.

    Le deuxième mensonge : c’est quand il a affirmé que “des Kabyles, il y en a partout !”.
    Il voulait dire qu’il n’y a pas de Kabylie, il n’y a pas un territoire kabyle. Nous sommes dans le déni total de la réalité. La Kabylie est la patrie sacrée et inaliénable du peuple kabyle. Elle a 350 km de côte sur la Méditerranée. Elle s’étale d’Ouest en Est de Boumerdes à Jijel et a une profondeur de près de 200 km au Sud. C’était la Wilaya III de la guerre d’indépendance, celle qui a porté le poids essentiel de la guerre, que ce soit en armes, en combats et, hélas, en victimes.

    Avec cette première interpellation de l’Algérie sur le droit à l’autodétermination de la Kabylie par la presse mondiale, c’est la question kabyle qui continue de s’internationaliser et qui gagne du terrain.

    Quand le Mémorandum d’autodétermination Kabyle sera déposé sur le bureau du Secrétaire Général de l’ONU et celui du Conseil de Sécurité, les représentants algériens aux instances internationales seront encore moins bavards.

    Ferhat Mehenni
    Président du Gouvernement provisoire kabyle