• Commémoration du 25e anniversaire du Printemps berbère

    A l’occasion du 25e anniversaire du Printemps berbère le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), par la voix de son porte parole Ferhat Mehenni, rend public une déclaration.

    TIMANIT I TMURT N IQVAYLIYEN
    MOUVEMENT POUR L’AUTONOMIE DE LA KABYLIE
    MAK
    Déclaration du MAK Commémoration du 25e anniversaire du Printemps berbère Le combat pour l’amazighité dans l’Algérie indépendante a officiellement un quart de siècle. Si des acquis sont enregistrés, ici et là depuis la démocratisation du pays, nous ne devons pas pour autant oublier les sacrifices consentis tout le long de ces vingt cinq ans pour une si maigre cueillette. L’oppression et la répression dont nous avons souffert sont des tâches indélébiles sur la page de notre histoire. Nos enfants qui pleuraient en assistant à l’arrestation de leur père pour le crime de berbérité en sont encore, même adultes, traumatisés. Leurs larmes n’ont pas de prix. Il n’y a eu respect ni pour leur algérianité ni pour les martyrs (de la guerre d’indépendance) dont ils sont les petits enfants.

    Il y a lieu également d’entretenir la mémoire de toutes celles et tous ceux qui ont consacré l’essentiel de leur vie à nous transmettre cette conscience que nous avons de nous-mêmes et ce trésor linguistique que des millénaires d’invasions étrangères et des siècles de politiques d’acculturation ne sont pas parvenus à nous en détourner. L’humanité toute entière a de quoi être fière de nos résistances et de notre ténacité face à toutes les agressions et les tentatives de dépersonnalisation dont, malheureusement, nous faisons toujours l’objet, y compris en ce 25e printemps de notre résurrection.

    En effet, les politiques d’arabisation sont toujours en cours et les menaces sur les écoles privées qui ignorent la langue arabe en Kabylie sont là pour nous en convaincre. Quelques élites kabyles, mobilisées par le pouvoir algérien contre notre identité et contre les intérêts politiques et économiques de notre région, travaillent sans relâche à notre destruction collective. Le temps est plus que jamais à la vigilance surtout lorsque nous assistons à cet étrange retournement de situation par lequel on semble faire d’une partie des délégués des ârchs, probablement à leur insu, des alliés de ceux qui portent la responsabilité directe et indirecte de nos martyrs du printemps noir.

    La Kabylie est, aujourd’hui, livrée par le pouvoir à l’insécurité, le chômage et la pression fiscale. Les élections locales qu’il projette d’y organiser ne visent en fin de compte qu’à y faire émerger une nouvelle classe politique dévouée à ses obscurs desseins et, notamment, pour empêcher le peuple kabyle de disposer dans l’immédiat de son Etat régional autonome.

    Le printemps d’il y 25 ans s’est noirci dès avril 2001. Nous en retenons en 2005 un seul message, celui délivré par l’un de nos martyrs et qui se trouve dans le mot “LIBERTE” qu’il avait écrit en lettres de son propre sang avant de tomber.

    Gloire à tous nos martyrs !
    Vive la Kabylie !
    Vive le peuple kabyle ! Pour le MAK,
    Ferhat MEHENNI
    Porte-parole.