• Le MAK dénonce l’interdiction d’une conférence régionale sur l’autonomie de la Kabylie

    TIMANIT I TMURT N YEQVAYLIYEN
    MOUVEMENT POUR L’AUTONOMIE DE LA KABYLIE
    MAK
    Déclaration La conférence régionale sur la Kabylie qui devait se tenir jeudi 21 et vendredi 22 septembre 2006 a été empêchée. La municipalité d’Akbou qui avait donné son feu vert pour que cette rencontre se tienne dans une salle relevant de son patrimoine, “la crèche municipale”, a retiré son autorisation la veille même de l’évènement tant attendu. Les élus du FFS, pour motiver leur refus, ont d’abord parlé de “fortes pressions venant du Wali de Vgayet” avant d’émettre un acte faisant part de leur incompétence à délivrer une telle autorisation. Si tel est le cas, le FFS qui réclame la levée de l’état de siège en vigueur depuis 1992 vient de l’appliquer dans toute sa rigueur contre les citoyens signataires de la Déclaration de Tifrit.

    Malgré les instructions données hâtivement aux nombreux participants de ne pas faire le déplacement, il y a eu quand même une centaine de personnalités qui ont tenu à se rendre sur les lieux d’où ils ont fait une marche jusqu’au siège de la mairie, curieusement fermé ce jeudi 21. Après lecture d’une déclaration de protestation faite par “le comité de suivi”, la foule s’est dispersée dans le calme. Une réunion des organisateurs s’est ensuite tenue non loin de là pour décider de la tenue de la dite conférence pour le 23 et 24 novembre prochains quelles qu’en soient les circonstances et les modalités.

    Le MAK, partie prenante de cet objectif, condamne cet empêchement qui est une grave atteinte aux libertés collectives et se déclare prêt, en cas de nouvelle interdiction à faire appel à des manifestations de protestation à travers toute la Kabylie. Cet épisode montre une nouvelle fois combien une autonomie régionale est urgente ne serait-ce que pour donner aux élus toute la dignité qui sied à leur statut.

    Au moment où le régime arabiste consacre son alliance stratégique avec les sanguinaires islamistes en déroulant le tapis rouge devant les responsables moraux de 200.000 morts depuis 1992, la Kabylie est soumise à la dictature de l’administration, la corruption économique et culturelle, la dépravation et l’insécurité, le tout accompagné d’une injection continue de militants salafistes pour la réduire. En effet, la Kabylie est, pour les stratèges du pire qui sont aux sommets de l’Etat et de l’islamisme algériens, un bastion de la liberté, de la solidarité, de la démocratie et de l’irrédentisme kabylo amazighe à détruire coûte que coûte.

    L’interdiction qui a frappé une conférence voulant préserver l’avenir du peuple kabyle ne saurait pour autant nous empêcher de donner notre point de vue sur la révision constitutionnelle annoncée ni d’appeler au boycott de son référendum si celle-ci ne consacrerait pas l’autonomie régionale pour la Kabylie.

    Kabylie, le 22 septembre 2006 Pour le MAK,
    Ferhat Mehenni,
    Porte-parole